Sadroc

Église  de Sadroc

L’église de Sadroc édifiée sur le point haut du bourg surprend par sa position dominante et son emplacement  par rapport au village actuel. Il faut faire un plongeon de 10 siècles pour se trouver à cette période du haut moyen âge, notre église fut construite sur l’emplacement d’un ancien sanctuaire gallo romain. Sa construction de style roman fin XIème, XIIème siècles (voir les voûtes du mur sud de l’escalier menant au clocher et les blocs caractéristiques de ce style sur le mur nord du clocher). Une bulle du pape Pascal II datée de 1115 confirme l’église de Sadroc comme possession de l’Abbaye de Tulle  (si en 1115 Sadroc appartenait à l’abbaye de Tulle en 1313 par suite de ventes contestées le parlement de Paris confirma l’évêque de Limoges comme propriétaire de Sadroc avec le vicomte de Comborn pour vassal, il en fut ainsi jusqu’à la révolution). Le site élevé se prêtait à l’observation et à la défense, ainsi une tour se trouvait au nord de l’église qui devait elle même faire partie du système  de défense, une double enceinte fortifiée protégeait l’ensemble. L’on peut penser qu’à cette époque l’habitat était regroupé dans cette zone protégée.

L’église a subi d’importantes modifications au XIVème siècle, les chapelles latérales ont été ajoutées  aux XVème et XVIème  siècles. La chapelle sud est particulièrement  intéressante : sa clé de voûte représente  un pélican devenu aux  IIème  et  IIIème siècles  le symbole du christ eucharistique , le retable de cette chapelle est assez remarquable  par son ornementation : au centre l’agneau de l’apocalypse sur le livre des sceaux, à gauche l’ancien testament figuré par un personnage représentant les douze tribus d’Israël, à droite le  nouveau testament avec les quatre évangélistes. Le retable est encadré par deux colonnes rainurées et  par une frise de feuilles d’acanthe.

La chapelle nord dédiée à la Vierge comporte un retable encadré de colonnes torses ornées de rameaux de vigne, des volutes et feuilles d’acanthe complètent le décor ; une niche dans le mur à l’arrière du retable  laisse à penser qu’une  ouverture existait, peut-être avant la construction de la sacristie, une litre funéraire apparaît sur ce mur; le vitrail représente St Pierre prisonnier brisant ses chaînes. Dans son dictionnaire des paroisses de la Corrèze 1895 l’abbé J-B Poulbrière signale l’existence d’une chambre en  croisées d’ogives au-dessus de cette chapelle.

La chaire et la table de clôture du chœur (deuxième moitié du XVIIème  siècle) : cet ensemble considéré comme l’un des plus beaux de la Corrèze a fait l’objet d’un classement à l’inventaire supplémentaire du mobilier le 12 novembre 1908, il serait l’œuvre du sculpteur Jean Pourcher assassiné à Sadroc en 1681. Le décor est très riche : têtes de lions, guirlandes de fruits, rinceaux d’acanthes, les quatre évangélistes sur les panneaux de la chaire et le christ enseignant sur le dorsal.

Le retable du maître autel daté de la fin du XIXème siècle est décoré de motifs représentant la cène et les quatre évangélistes, les trois vitraux situés à l’arrière du maître autel représentent le cœur de Jésus, le cœur de Marie, le cœur de Joseph , de part et d’autre de l’autel se trouvent deux statues en bois polychrome datée du XVIIème siècle représentant St Pierre et St Pierre aux liens le saint patron de l’église de Sadroc . L’autel actuel de facture moderne a été mis en place après le concile Vatican II.

Au XIXème siècle il fallut assurer la stabilité de l’édifice et pour cela furent réalisés de puissants contreforts dont la construction fit disparaître certaines ouvertures dont notamment une qui permettait d’accéder depuis le chœur au cimetière qui jouxtait l’église, le transfert de ce cimetière s’est achevé au début du XXème siècle. Le calvaire qui se trouve dans le cimetière actuel provient de ce transfert.

 

Ces quelques lignes ne résultent  pas d’un travail d’historien, mais d’un recueil d’informations puisées dans différents ouvrages et témoignages, avec le concours du Pays d’art et d’histoire « Vézère – Ardoise». En espérant qu’elles donneront au lecteur l’envie de découvrir cet élément majeur de notre patrimoine et d’apprécier le savoir-faire des compagnons qui ont réalisé cet ouvrage.

Tous nos remerciements à M. Jacques Antignac pour la rédaction de ces lignes et sa connaissance de notre patrimoine qu’il nous fait partager ici.